Espace libéré

À l’occasion de ses 30 +1an, l’Espace de l’art concret de Mouans-Sartoux propose jusqu’au 20 février 2022 un projet original intitulé « Espace libéré ».

À la donation, une exposition rétrospective revisite l’histoire du centre d’art à travers ses missions principales : le soutien à la création contemporaine, la conservation et la valorisation de la collection permanente et la pédagogie.

Autant d’expositions, d’événements, d’actions pédagogiques et de personnalités qui sont évoqués par une sélection de photos officielles ou plus confidentielles. La présentation de ces archives photographiques permet de remonter le fil de l’histoire de l’eac. et de mettre en lumière les personnalités qui ont marqué le lieu. De l’engagement premier de Sybil Albers- Barrier et de Gottfried Honegger, à l’ensemble des donateurs qui ont permis que la collection existe mais aussi tous ceux qui par leur présence ont toujours défendu le projet de l’art concret : artistes, représentants des instances culturelles et membres de l’équipe. Bernard Plossu, présent lors de l’inauguration de la Donation Albers-Honegger en 2004 a réalisé à l’époque plusieurs clichés inédits qui seront présentés pour la 1ère fois à cette occasion.

Dans la galerie du château, un hommage est rendu à Sybil Albers, co-fondatrice et donatrice de l’Espace de l’Art Concret, collectionneuse d’art, éditrice de livres d’artistes et curatrice, disparue en septembre 2019. Conçue comme une promenade, l’exposition révèle chez la collectionneuse une inclinaison pour les formes radicales, souvent monochromes, et dévoile les précieuses amitiés artistiques qui ont accompagné Sybil Albers tout au long de sa vie. Cette présentation s’inspire du principe qui a guidé Sybil Albers en 1993 lorsqu’elle fait l’expérience du commissariat d’exposition en organisant au château Espace libéré: «Le vide pour créer un espace pour nous émerveiller – pour émerveiller notre monde.». La notion de «vide» revêtait alors pour Sybil Albers l’idée d’abandon, de lâcher-prise pour mieux s’ouvrir à de nouvelles perceptions de l’espace. C’est dans cet état d’esprit que la commissaire avait alors lancé son invitation à une dizaine d’artistes, libres de l’accompagner dans ce saut vers l’inconnu.

Cette aventure est aujourd’hui évoquée dans les salles à travers les œuvres de Robert Barry, Ernst Caramelle, Dan Flavin, Christoph Haerle, Yves Klein, Olivier Mosset, Fred Sandback, Adrian Schiess, Roman Signer et Michel Verjux. D’autres artistes suisses et français, chers à Sybil Albers, viennent compléter le parcours. L’ensemble évoque alors la pièce de Mario Merz My home’s wind. Placée à l’entrée de l’exposition, l’œuvre est une métaphore de la pensée de Sybil Albers et de l’exposition: se libérer de tout espace, se déplacer librement, selon le vent, en gardant toujours avec soi chaleur et lumière…