Le Domaine de Chamarande confiera dès cet automne l’ensemble de ses espaces d’exposition au duo français Art Orienté Objet.
Dans le cadre de son cycle d’expositions « Je suis un animal » consacré aux glissements et aux passages entre mondes animaux et mondes humains, le Domaine de Chamarande confiera dès cet automne l’ensemble de ses espaces d’exposition au duo français Art Orienté Objet, créé en 1991 à Paris par Marion Laval-Jeantet et Benoit Mangin.
Au château, la première partie présentée du 15 octobre 2022 au 12 février 2023 et intitulée Zoosphères, reviendra sur trente ans de pratiques au cours desquels Art Orienté Objet n’a cessé d’analyser et de questionner les rapports entre les humains et les autres formes animales. L’exposition réunira des œuvres – dont certaines jamais montrées en France – portant sur la prolixité autant que la complexité des relations interspécifiques, où se croisent expériences éthologiques (la série des Leurres, 2007 ; Léo & Bos, 2006), dispositifs de connexions quasi-chamaniques (La machine à méditer sur le sort des oiseaux migrateurs, 2008 ; Un aigle et une colombe se transformant l’un en l’autre ou la Chasse Mazzera, 2013) ainsi qu’un ensemble de recherches plus récentes (Paysages microbiotiques, 2016 ; Hydra post-humana, 2021), dont certaines inédites (Holy Coli, en cours), où se rencontrent l’art et la science, les croyances passées et un futur post apocalyptique.
Dans l’orangerie, Marion Laval-Jeantet et Benoit Mangin sont invités à réaliser le commissariat d’une exposition collective. Intitulée Saute-mouton , elle réunira un ensemble d’artiste contemporains, avec le concours du MNAM-Centre Pompidou mais également du FRAC-Artothèque Nouvelle-Aquitaine, autour d’une figure animale particulièrement complexe en occident : le mouton. Sous toutes ses formes (bélier, brebis, agneau), celui-ci fait figure d’un « hyper-animal » : un animal exemplaire de notre relation humaine à l’animal non-humain, objet de tendresse et de torture, une relation ambiguë et complexe où le mouton prend tour à tour le rôle d’Autre animal, de compagnon, de victime, de stupide suiveur, d’adoré mystique, etc. Derrière son apparente passivité, il entraîne chez l’homme des sentiments paradoxaux dont la palette fascinante est largement évoquée par les artistes, notamment contemporains.