Du 26 novembre 2025 au 26 février 2026, la Maison de l’Amérique latine à Paris présente Isabel De Obaldia – Et nous voici, déchirés (Y aquí estamos hechos pedazos / And here we are torn to pieces)
Sculpteure et peintre francopanaméenne, formée aux États-Unis et en France, Isabel De Obaldia est invitée à partir de fin novembre par la Maison de l’Amérique latine à Paris. Son installation, faite de grands dessins et de corps de verre colorés, de son et de vidéo, vise à témoigner de la catastrophe humaine et écologique de la région du Darién, qui sépare le Panama de la Colombie. Observatrice attentive des violences propres à notre temps, la plasticienne rendra compte du désastre occasionné par un flux migratoire, transit du désespoir qui fut un temps massif et dont l’assèchement brutal actuel a, à son tour, des conséquences violentes. « De ce côté de l’Atlantique, le Darién est une région mal connue. L’Europe a sa Méditerranée, traversée par des migrants qui risquent leur vie à tenter de la franchir ; l’Amérique a cette mer végétale, un « bouchon » qui sépare l’isthme de Panama de la Colombie, et plus généralement de l’Amérique du Sud. Dans cette région humide et montagneuse où le risque d’être détroussé s’ajoute à ceux de la nature, entre 2021 et 2023, un demi-million de migrants ont souffert et beaucoup sont morts avant d’atteindre le petit village de Bajo Chiquito, peuplé de pêcheurs et de paysans indigènes, dont l’équilibre économique s’est trouvé bouleversé de façon éphémère par leur arrivée.» explique Nadeije Laneyrie-Dagen, commissaire de l’exposition. « Celles et ceux qui ont vécu là l’enfer et se voient forcés à présent d’emprunter le chemin du retour, les natifs pris au piège de mouvements incohérents qui les ont fait otages plutôt que bénéficiaires, et la jungle, prolifique, admirable, et défigurée, sont les héros de l’installation immersive » que propose l’artiste pour la Maison de l’Amérique latine à l’automne-hiver prochain.
À propos de l’artiste
Isabel De Obaldia est née à Washington d’un père panaméen et d’une mère française. Formée aux États-Unis (Rhode Island School of Design et Pilchuck Glass School) et en France à l’ENSBA de Paris, devant beaucoup à son beau-père l’artiste Guillermo Trujillo, qui l’a élevée, elle pratique, à Panama où elle vit et travaille, la peinture, le dessin et la vidéo, et développe une oeuvre de sculpteure qui se déploie en particulier dans le domaine du verre. Elle a représenté son pays au premier Pavillon national du Panama lors de la dernière exposition internationale d’art de Venise, Biennale Arte 2024.