Du 11 octobre 2025 au 22 mars 2026
En métamorphosant et en détournant son atelier, Armelle Caron s’inscrit pleinement dans le réel et dans le quotidien et nous livre un portrait sensible et intime.
« Vivre, c’est passer d’un espace à un autre, en essayant le plus possible de ne pas se cogner. » – George Perec, « Espèces d’espaces », 1974. Armelle Caron développe une oeuvre qui interroge les lieux dans ce qu’ils ont de mémoriels, de géographiques ou de structurels en utilisant les ressorts de la poésie et de la couleur. Au cabinet d’arts graphiques du Mrac, elle nous transporte dans ce qui pourrait être un déploiement de son atelier. Elle installe ici plusieurs séries de travaux, de recherches depuis ses trois dernières années, mais également des éléments de pratique au long cours. Une hétérotopie qui convoque plusieurs lieux reliés par les vides qui les constituent. Regroupant des dessins, des esquisses, des objets, des assemblages, des tapisseries, ou encore une intervention murale in situ, Armelle Caron propose un imbroglio silencieux qui convoque di¨érents lieux. L’exposition devient alors un seul espace, qui à l’instar des rêves, superpose ses mondes fragmentés.
Diplômée des beaux-arts d’Avignon, de Nantes et de l’University of Central Lancashire (Angleterre) entre 2000 et 2004, Armelle Caron développe aujourd’hui un travail autour des représentations d’espaces tant géographiques que mémoriels. Son approche est tout à la fois sensible et pratique, elle propose un univers de formes graphiques qui oscillent entre le dessin et l’écriture, l’évocation et la description. L’artiste appuie sa production graphique sur des éléments existants, elle prélève dans le réel des formes, des souvenirs, des plantes, des tracés de chemins ou de rivières, des lignes de déplacement dans le paysage, des mots et aussi des cartes. En 2014, Armelle Caron avait investi le puits de lumière et le couloir du rez-de-chaussée du Mrac avec une œuvre in situ qui reprenait le cours de l’Orb, fleuve qui se jette dans la Méditerranée à proximité du musée, pour déployer des lignes sinueuses comme une abstraction.