Yvonne Rainer: a Reader

Comment lire, voir et surtout exposer Yvonne Rainer aujourd’hui ?

En plein essor du minimalisme, dans les années 60, la chorégraphe et cinéaste, née en 1934 à San Francisco, abandonne toute volonté d’objectivité de l’interprète au profit d’une exploration des émotions en jeu dans les relations humaines, sociales et sexuelles. L’exposition emprunte son titre au terme nord américain «reader» : ce terme désigne à la fois une publication rassemblant un ensemble de textes d’un.e auteur·ice et la position même de lecteur·ice.

Ce format inédit est étendu au contexte même d’une exposition transdisciplinaire convoquant la danse, le cinéma, la performance, la vidéo, les arts visuels, la littérature ainsi que l’archive. Danse après danse, performance après performance, film après film, essai après essai, Yvonne Rainer n’a eu de cesse de réinterpréter sa position d’artiste, en construisant un point de vue critique face au masculinisme de l’avant-garde newyorkaise, au postmodernisme, à un féminisme essentialiste préfigurant à bien des égards une pensée queer. À ce titre, Yvonne Rainer est un exemple de longévité et de renaissance permanente argumenté à travers un engagement continu dans le féminisme, les mouvements antimilitaristes et anti-impérialistes, l’antiracisme et l’activisme contre l’épidémie du Sida. Tout en ayant l’apparence d’une monographie, cette exposition convoque une multiplicité d’artistes, performeur·euses, chercheur·euses, dont les voix résonnent autour d’Yvonne Rainer.

L’exposition propose également une rétrospective intégrale des longs-métrages d’Yvonne Rainer, du matériel d’archive provenant de son fonds personnel et une programmation d’événements publics (performances, lectures, rencontres…). «Yvonne Rainer: a Reader» ambitionne de célébrer une personnalité incontournable de l’art et du féminisme aux XXème et XXIème siècle.

Cette exposition est présentée dans le cadre de ¡Viva Villa!, rendez-vous des résidences artistiques françaises à l’étranger, fruit de la collaboration entre la Casa de Velázquez (Madrid, Espagne), la Villa Albertine (États-Unis), la Villa Kujoyama (Kyoto, Japon) et la Villa Médicis (Rome, Italie).