Aïta

du 3 juillet 2025 au 4 janvier 2026 au FRAC Méca Nouvelle-Aquitaine

Une exposition collective réunissant une trentaine d’artistes de la scène contemporaine marocaine, mettant en lumière l’incroyable inventivité des traditions orales, un art de conter et de se raconter, aiguisé comme un outil d’émancipation et de lutte au Maroc. 
Une importante exposition collective, intitulée « Aïta ». Signifiant « cri », « appel » en darija (dialecte marocain), le titre de l’exposition s’inspire de la série photographique Le chant de l’ombre (2018) de l’artiste Mohssin Harraki acquise par le Frac MÉCA en 2019. Comme un hommage à Hadda Al Ghaîtia dite Kharboucha, célèbre chanteuse marocaine engagée de la fin du XIXe siècle, Mohssin Harraki puise dans ses poèmes pour composer des vers qu’il écrit sur 7 pierres du Lot. 
L’histoire singulière et fascinante de Kharboucha, cette femme puissante devenue, malgré son analphabétisme, une figure de la résistance contre le pouvoir établi, ainsi que l’histoire riche et complexe de l’art oratoire de l’Aïta, forme d’improvisation poétique dont les origines remontent à la dynastie Almohade vers le XIIe siècle, sont une source précieuse d’inspiration. Langage populaire, poétique et politique, qui porte une mémoire collective comme individuelle, tout en étant témoin de son temps, l’Aïta rassemble les hommes et les femmes à travers les siècles et les régions du Maroc, de la campagne à la ville.
Le souffle poétique de ce patrimoine culturel immatériel donne le ton d’une exposition, qui tel un poème composé à plusieurs voix, raconterait le quotidien, chanterait l’amour et la volupté, dénoncerait les répressions et les discriminations tout en rendant hommage aux femmes, gardiennes des mémoires. Le parcours de l’exposition privilégiera des conversations libres et sensibles entre les œuvres d’artistes de différentes générations et régions du Maroc. Des figures historiques moins connues du public français, comme Malika Agueznay, pourront côtoyer des artistes émergent·es comme Soukaina Joual et Yasmine Hatimi, ou encore des artistes plus confirmé·es comme M’Barek Bouhchichi et Amina Benbouchta.

Commissariat : Sonia Recasens